Ces trois artistes proposent une exposition de qualité homogène : de peintures pour les deux premiers et de corseterie pour la dernière.
(Ci-à gauche : © Geishas/Catherine Haro et à droite : © Ateliersylphe/Joelle Folliot)
(Toutes les photos : P. Ciron)
Avant d'aller plus en avant sur le caractère incontournable et purement jouissif de cette exposition, je tiens tout de suite à avertir que cette première note ne développera uniquement que les sensations éprouvées à l'égard des toiles d'Edgart. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est le seul artiste avec lequel j'ai eu personnellement l'occasion de parler suffisamment longuement lors du vernissage pour me faire une idée relativement objective du travail.
Edgart, de son vrai nom Jean-Yves Gardet est roannais et sa passion de la peinture n'a dégale que celle du cinéma. Il travaille d'ailleurs au cinéma d'art et d'essai de Roanne : l'Espace Renoir, ce qui, avouons le, le place en bonne position pour regarder ce qu'il souhaite, y compris les films du patrimoine que ce dernier projette régulièrement lors de thématiques (...)
Les films noir et fantastique (le vrai fantastique, issu des romanciers du XIXeme) le passionnent tout particulièrement, et c'est dans ce téreau que l'artiste va puiser son inspiration la plus féconde.
© La ronde de nuit (Edgart/Jean-Yves Gardet)
Auteur de toiles en couleur de tailles assez grandes jusqu'à il y a environ deux ans, (cf. le texte du programme de Mably), Edgart jouait plutôt sur une thématique rappelant les maîtres du surréalisme (Dali, Magritte,... et consorts), mais ces dernières toiles offrent tout autre chose.Passionné tout autant de musiques dites gothiques (donc noires, encore), la thématique de cette noirceur a peu a peu envahit son travail, permettant à celui-ci de sortir d'un cadre trop restrictif rappellant un courant bien connu, et de développer des sentiments beaucoup plus personnels.
© Edgart/Jean-Yves Gardet
Tout en rendant hommage à des stars ou personnages clé du cinema, (Lynch, Karlof, Peter Lorre, Giger, ou à des films cultes : Le Dahlia noir, Les mains d'Orlac, Psychose, Frankenstein...), Edgart dévoile via ses toiles un goût immodéré pour l'étrange et la beauté des expressions, dans une précision du geste quasi chirurgicale. Il suffit de regarder ses nouvelles séries, dont les "Les 7 pêchés capitaux", petits formats mettant en scène quelques stars revisitées dans une expression particulière pour se rendre compte du talent évident du peintre :Eclairage maîtrisé, justesse des regards... il faut se rapprocher au plus prêt pour essayer de comprendre comment un tel travail est rendu possible.
Les questions fusent : "Mais avec quelle sorte de pinceau travaillez-vous ?"
© Edgart/Jean-Yves Gardet
Mais Edgart, humble et discret ne semble pas bien intêréssé par l'énumération de trucs liés à sa technique...Pour ma part, j'y ai vu l'oeuvre d'un artiste arrivé à maturité, dont on aimerait par exemple pouvoir contempler le travail sur ... une couverture de roman (Certaines toiles peuvent rappeler du Nicollet), ou dans une moindre mesure.. une affiche de cinéma. Ce dernier choix étant bien sûr... le sien.
... On aura l'occasion de revenir plus en détail sur les travaux de Catherine Haro et Joëlle Folliot dans une prochaine note détaillant leurs oeuvres.