Rechercher dans ce blog

vendredi 19 septembre 2014

Olivier Paire : la gash d'un Héros


Republication d'un article précédemment publié dans la revue "La Muse", Mars 2012.
©F. Guigue/La Muse

On rentre dans la maison familiale, lorsque l'on peut y accéder, par une porte sur le côté, où il n'est nul besoin de frapper.
Une fois à l'intérieur, pour peu que l'on ai pu se repérer au travers d'une jungle formé par les plantes envahissantes, on trouvera peut-être Petélus, le pseudo de notre ami, au milieu de ses mangas et Bd de toutes sortes, en train de manipuler les manettes d'un jeu de baston.

Mais comme depuis peu il a emménagé juste à côté, avec ses deux autres frères pas bien plus jeunes que lui, et tout aussi passionnés,  il nous emmène, plutôt fier, visiter leur antre.

Dans le sous sol fourre-tout : des jeux de bar 80's usagers récupérés, et des étagères remplies de costumes de Cosplay. Parce que l'une des passions(1) des trois frangins, c'est la culture japonaise, et l'art de se déguiser en héros de séries tv ou de films d'animation en fait partie, en plus de la lecture boulimique de mangas. Ils fabriquent eux-mêmes leurs costumes et leurs décors en cartons dans le jardin familial, y répètent, puis offrent sous  le nom de "Meurise team" leur représentation lors de salons spécialisés. Japan expo (Paris), Mang'azur (Toulon), Japan event (Clermont), ...etc.
Ces représentations sont visibles sur Youtube (Meurisejug), et la plus célèbre de 2007, rendant hommage à Bioman, dépasse les 22500 vues (!).
D'ailleurs Olivier, chef de troupe désigné, (même si Meurise est le pseudo d'un ami) est invité sur des plateaux TV, comme ce mois de Janvier 2012 sur Tl7 St Etienne.(2)


Mais pourquoi se contenter de si peu, losrsque l'on peut faire encore plus ?
Olivier est aussi auteur/ dessinateur et produit de nombreuses et superbes planches de Bande dessinée. Passions mêlées qui remontent autant à Récré A2 que la lecture de Soda ou Spirou et Fantasio période Tome et Janry, dans la revue du même nom.

Son style : un noir et blanc "onctueux", au trait rond-carré comme dirait l'autre, mais  mis en page dans des formules dynamiques.
Olivier n'est pas un débutant, et il a déjà eu l'occasion de publier à de nombreuses reprises : de 2000 à 2008 dans la revue Onabok, et à l'occasion de la parution de deux des 4 albums des éditions du même nom**.
S'il n'a pas encore eu l'opportunité ou la chance d'être repéré par un éditeur à Angoulême, qu'il fréquente assidûment, c'est sans doute qu'il ne croit pas assez en lui, ou qu'il travaille sur trop de projets en même temps.. à moins que la rencontre nécessaire ne soit pas encore arrivée...tout simplement.


N'empêche, ses histoires mêlant de manière très personnelle humour et SF, en ayant intégré très tôt (avant que ce ne soit la mode), la culture franco belge (de Spirou surtout, l'une de ses références absolues) à celles japonaise ou US, le tout avec une philosophie et un énième degré revendiqué donnent à lire des histoires souvent impressionantes.

Actuellement, il passe son temps libre  à la suite de Gutt, mais aussi celle de Gash, son autre personnage fétiche; tout en se lançant dans un polar façon blaxploitation, "Gangsters" bourré de références 70's.
"J'écoute en boucle les  CD de Dj Martin, mixes de Funk, et de Bandes son de films de genres. Les ambiances sont hyper évocatives. C'est le seul truc pour lequel je vais monter un dossier".


Quant à son quatrième projet de Zombies, original, car un peu bavard... il restera sans doute en suspens, la faute à Kirkland et son "Walking dead" qui a quelque peu bouché l'horizon du genre depuis 2004...

On aime Pétélus pour sa boulimie, son envie de faire partager, (toutes ses planches son visibles depuis 2011 sur son blog), mais on est triste de ne pas le voir davantage reconnu par la profession.

Finalement, comme il le reconnaît lui-même :

"Bah, au pire, en temps de crise, ne vaut-il pas mieux prendre son pied, et gagner sa croute, plutôt que chercher à tout prix la publication ? On entend tellement de créateurs pourtant intéressant révéler qu'ils sont publiés à compte d'auteur...  Je m'éclate comme ça, je ne peux pas m'empêcher de produire de toutes façons."

El Prez


Le Blog  officiel : http://www.celledevison.com/

(1) http://www.youtube.com/watch?v=-hrS1p852G8&context=C328f5b4ADOEgsToPDskJP3hWWJJRNlqIbvwwurUG8

(2) http://www.tl7.fr/c-par-ici-la-sortie-du-06-janvier-1ere-partie-1232.html

*** Gutt, space pioneer (Onabok ed. 2000)
Gash larage (Onabok ed. 2008)



dimanche 4 septembre 2011

Simon Caruso creuse son sillon

Publication de l'article papier originellement paru dans la Muse # 22 Juin 2011

Imaginez : vous êtes en 1967 aux USA et vous roulez sur une route inconnue. Vous écoutez la radio et « White rabbit » du Jefferson airplane passe sur les ondes.
Dans un paysage monotone, soudain un grand éclair traverse le ciel. Un vaisseau énorme apparaît et une grosse femme descend, vous prenant les défenses, car entre temps vous vous êtes transformé en Morse, vous emportant dans un univers musical féérique. (...)
Pas de panique, vous êtes simpement dans le projet graphico-musical de Simon Caruso.

Le nom de Simon Caruso commence à être familier au niveau régional, car cet illustrateur de métier résidant à le Coteau produit régulièrement des affiches et dessins pour des manifestations ou publications socio-culturelles. Il contribue aussi depuis deux ans à l'image du festival BD « Bulles en côte roannaise ». Cet étudiant de l'école Emil Cohl, Lyon, est cependant aussi amateur de musique et de cinéma.

Né en 1985, ainé de la famille, il s'initie très tôt à la clarinette, qu'il pratique toujours. Mozart et les Beatles passent sur la platine familale, et cela suffit à faire naître une soif pour la Pop à tendance symphonique.
La période des années 2000-2006 correspond à ses études sur Lyon, et c'est au contact d'Internet et d'une grande ville étudiante que l'idée de livre disque illustré germe.
Les années 60-70 ont la préférence de notre artiste et c'est tout d'abord « B sides », projet de fin d'études qui lance l'idée de galettes 33 t élaborées sur carte à gratter à partir d'une série de chansons pop.
Les représentations personnelles des univers de Queen, Rolling stones, Simon & Garfunkel, Genesis, Beach Boys, et consorts séduisent le jury, ...avant de retourner dans un carton, jusqu'au déménagement sur la région roannaise en 2008, avec Emilie, sa compagne.

Car dans le groove des sillons des 33 t, (présents dans l'appartement) résonnent des échos de chansons pop magiques, et Simon les entend.
Aussi, le soir, lorsque le travail quotidien est achevé, il gratte à nouveau ses galettes en carton, afin de faire revivre quelques thèmes ou personnages du passé. Le noir et le blanc s'animent alors dans le sens des aiguilles d'une montre sur la vieille platine portable Pathé du bureau.

Quelques nouvelles découvertes plus tard, une playlist de treize morceaux est enfin arrêtée.
Aux côtés des paroles des chansons et quelques anecdotes, cela ferait une belle exposition...et on sait que Rock et BD ont toujours fait bon ménage...
La narration peut suivre cependant un chemin beaucoup moins cadré, car elle se déroulera à la vitesse 33 tours, au fil de sillons imaginaires et en musique, à la médiathèque du Coteau ce mois de Juin.
FG

Exposition « I can see music » : du 17 Juin au 16 Juillet 2011, médiathèque du Coteau.

Le blog de Simon

Caroline Godot : à l'orée du succès

Publication de l'article paru originellement sous forme papier dans la Muse # 17, Décembre 2010

"A l'orée" fait partie des deux nouveaux titres de la collection Bn2* des éditions Jarjille paru en Septembre. Editeur dont on a déjà eu l'occasion de parler dans le numéro 12 de la Muse.

Sous une couverture rouge et blanche assez abstraite se cache une courte histoire émouvante et au dessin de toute beauté, celui d'une toute nouvelle auteure/dessinatrice : Caroline Godot. Petite présentation lors d'une interview :

Caroline est originaire de Roanne, mais vit à St-Etienne où elle a fait ses études à la faculté d'Arts plastiques. Elle est née en 1975.

Si elle a rejoint cette petite maison d'édition associative, c'est grâce à son talent, et aussi un peu grâce à son mari roannais lui aussi d'origine : Michael Alex, déjà présent chez cet éditeur.



Plutôt axée illustration de livres jeunesse que bande dessinée, elle a déjà proposé des projets ailleurs, mais c'est cette petite collection charmante qui accueille sa première publication.

Pas vraiment de la bande dessinée, mais pas vraiment un livre illustré non plus, cette première histoire étrange et onirique est un savant mélange de genres et vaut surtout pour son originalité de traitement poétique et son dessin.

Jeanne, la petite fille de neuf ans du récit, aimerait bien savoir pourquoi sa maman ne lui parle plus. Elle va chercher réponse dans le bois derrière sa maison, auprès de créatures bienveillantes.

La réponse sera douloureuse...

...Avec un trait sensible un peu charbonneux et aux trames tout en points (crayon gras), et une galerie de personnages fantastiques et fabuleux, "A l'orée" se place d'emblée comme une belle réussite et offre une belle carte de visite à son auteure.

Et si l'on peut y déceler des influences Manga ou même nordiques (ambiances, bestiaire, poésie...) ou bien quelques similitudes (involontaires) avec un autre dessinateur comme Ludovic Debeurme, Caroline les revendique puisqu'une première publication est toujours un peu "chargée" dit-elle, avant de réussir à affirmer sa propre personnalité :

« Pour les références qui peuvent m'inspirer dans mon travail : en illustration jeunesse, il y a des gens comme Anne HERBAUTS ou Béatrice ALEMAGNA par exemple ; en B.D, il y a des choses dans certains mangas qui me touchent particulièrement (Usamaru FURUYA, Hideshi HINO...) et en B.D plus "européenne", CHIHOI, Rutu MODAN, Gabriella GIANDELLI et beaucoup d'autres !

Et, du fait de ma formation initiale, je suis toujours autant sensible à certains artistes : Annette Messager, Chiharu SHIOTA, Aurélie WILLIAM-LEVAUX et je vais m'arrêter là, parce que la liste pourrait être sans fin !

Quant à Ludovic DEBEURME, j'avais effectivement déjà vu certaines illustrations. Et, oui, en retournant voir son travail, je comprends bien la parenté que l'on peut trouver avec mon travail (même si je pense qu'il est, lui, un très bon dessinateur et que mon habileté est bien moindre !!!) »

...Humilité et poésie, au moins deux qualités pour cet auteur que l'on a envie de suivre.

F.G

Une envie d'en savoir plus ? : « A l'orée » de Caroline Godot, Jarjille éditions 4 €

©Photo : C. Godot.

(*) avec "Wilk" de Annequin & Julian

BN2 : Collection proposant à chaque fois le principe d'une histoire sous petit format carré de 14x14 cm, 12 pages en noir et blanc et sur le thème de l'enfance.


samedi 16 octobre 2010

Franck Perrot : "psycho pompé" (Ces portaits m'a Muse # 1)

Comme promis, une version web augmentée de l'entretien paru originellement dans la Muse #9 de Mars 2010 et consacré à Franck Perrot, illustrateur hors pairs roannais.

En bonus : des photos inédites, dont ses essais pour la couverture du roman : "Psychopompe" de Christian Chavassieux, paru depuis chez Jean Pierre Huguet.

Nb : Franck fait aussi partie du studio Senzu, confrérie d'illustrateurs roannais, dont vous pouvez découvrir les travaux sur leur blog, ici : Senzu renaissance



Franck Perrot, Un nez rouge au pinceau (titre de Karine Cranich)

... "Il est trois heures du matin quand j’arrive à Riorges Bourg. Cela fait une heure que Franck m’a réveillé au téléphone. Il avait l’air inquiet, il m’a juste marmonné qu’il souhaitait que je passe le voir... Etait-il en danger ? Je me suis habillé et j’ai foncé à cet atelier, celui qu’il partage avec Thibaut Mazoyer depuis 2 ans à l’école primaire. Franck est là, endormi sur son gros oreiller.

... Je n’ose pas le réveiller. Il a du travailler un peu trop tard sur un de ses derniers projets.

Il faut dire qu’entre la nouvelle couverture pour Oval* (ci-dessous à gauche), celles pour le nouveau roman de Christian Chavassieux aux Editions Huguet**, et les différentes animations pour lesquelles il est souvent sollicité, notre clown Riorgeois illustrateur a de quoi manquer de sommeil. D’autant plus qu’il trouve encore le temps de s’engager pour l’école, au sein de la FCPE départementale. Mais laissons-le dormir...

Franck Perrot est né et a vécu son enfance à Saint-Fargeau (Yonne), avant d’émigrer avec sa famille en Saône et Loire, à Digoin où il a pratiqué les arts plastiques par correspondance. Il faut dire que les études ‘‘classiques’’ ne lui réussissaient pas trop. Quand on lui demande d’où lui vient cette passion pour le dessin, et l’illustration, il répond que c’est inné. Tout petit déjà, il illustre ses héros favoris. Mais lorsqu’on lui parle bande dessinée, il se souvient des goûters à rallonge avec sa grand mère, en dévorant des Picsou, ou bien avec son père des achats sur le marché de Bibi Fricotin, Les Pieds Nickelés ou bien Strange et Titans.

Dessiner des héros, oui ! ... Raconter des histoires... Non. Lui c’est plutôt l’illustration. Après avoir déposé quelques dossiers pour trouver sa voie (Arts appliqués, Arts plastiques), il est finalement accepté à Jean Puy, où les cours de Monsieur Pyat le ravissent. Pour cela, il emménage seul à Riorges, chez l’habitant, où il passe quand même quatre années au lieu de deux. On ne se refait pas. Le dessin, ça le botte. La suite se fera donc à Lyon à Emil Cohl, où il finit d’ailleurs premier de sa promo (enfin !), la première de ces 4 années de ‘‘bonheur’’.

Depuis, les projets et rencontres se sont multipliés. Avec la structure Oval par exemple, qui, suite à des ateliers lecture, écriture avec des enfants, édite des livres, dont Franck réalise les couvertures depuis environ dix ans. Une journée seulement par couverture, mais cela est un ‘‘petit contrat parmi d’autres’’, et à but pédagogique, on verra cependant que c’est sur ce point que Franck se démarque.

Ci-dessus à gauche : Essais pour le "Psychopompe" : Intéressant de voir les essais de couleur et de mise en page...

D’autres expériences lui ont permis de se professionnaliser au fil du temps : avec les Editions Le Patio, Basberg (1998/2000), Hachette (3 mois pour illustrer un livre de français scolaire de classe 5ème), de tâter de la colorisation pour les éditions Assor (BD "Guillaume le conquérant")...

Les années 2000 l’ont vu aussi participer à l’expérience Ikon & Imago, où il a pu se frotter d’avantage au média, avec d'autres dessinateurs locaux, et réaliser au passage la couverture du collectif A nos pères (+). Depuis, il travaille librement sur des nus, d’une grande beauté, et sur des projets de livres illustrés écrits par sa femme Carine, ou bien Christian Chavassieux.

Ci- à droite au dessus : Où l'on constate que l'idée initiale voyait une représentation de Charon plus "classique", dans sa barque, avant d'évoluer vers un personnage plus "polar".

Les envois de dossiers se font régulièrement, car il faut savoir un peu ‘‘se vendre’’ quand même, mais bon an mal an, et avec quelques contrats et des animations en milieu scolaire pour faire bonne mesure, Franck vit de son métier. Récemment, il a été contacté par la ville de Roanne pour animer avec son compère Thibaut des ateliers bande dessinée dans le cadre du PRE (Projet de Réussite Educative).

Quant à la Fcpe, il s’agit de la deuxième corde à l’arc de ce clown engagé, qui n’hésite pas à se grimer ou théâtraliser ses interventions. Une motivation pour défendre une éducation et une culture, en danger actuellement, d’après lui.

...Un clown ? Peut-être, mais un artiste de talent engagé : sûrement."


Textes et photos : FG. Certains droits réservés.

* Oval : Organisation de Vacances, Animations et Loisirs

> Les (anciennes) couvertures de Franck à voir sur : http://guyjimenes.net

** Le psychopompe, à paraître en mars aux Editions Huguet, Collection Noirceurs

Océanes.

+ Ikon & Imago, voir : onabok.new.fr


mercredi 25 août 2010

Antoine Brivet jette l'encre à St Malo (Ces portraits Ma'Muse (4)

Antoine Brivet est un auteur roannais de 30 ans qui sort son premier album BD à la rentrée, chez l'éditeur Ankama. Le titre :
«
Tortuga », une histoire de piraterie et de malédiction, pleine d'aventure et de rebondissements, qui verra deux tomes.

Avant le lancement de l'album, à l'occasion du festival Quai des bulles de St Malo les 8,9,10 Octobre 2010… je suis allé rencontrer ce professeur des écoles dans l'appartement roannais qu'il partage avec sa compagne et leur jeune fille. A ce moment là, Antoine est en train de mettre la main aux dernière retouches sur son ordinateur.

F : C'est ta première publication ?

A : Oui, mais j'ai fait beaucoup de dossiers auparavant. Ce projet est scénarisé par Sébastien Viozat et colorisé par Virginie Blancher, (coloriste entre autre sur Mr Hyde contre Frankenstein, chez Soleil, mais aussi chez Delcourt, Soleil, Clair de lune, Ankama...) voir sa biblio sur : Crazy-pooh. On l'a trouvée et retenue suite à un appel sur le forum de Café salé, après une trentaine d'autres qui avaient répondu.

F : D'où viens-tu ?

A : Je suis né à Bourg en Bresse en 1980. J'ai fait un an de beaux arts à Lyon, mais c'était trop »conceptuel », J'en suis parti avant la fin de la première année... pour finir une BD commencée avec mon frère Mathieu. (plus vieux de 4 ans ndlr.) Il est prof à Boën et continue à dessiner pour le plaisir à l'occasion.

F : As-tu participé à des Fanzines dans le passé ?

A : Oui j'en ai créé un au lycée. Trois n° A4 de BD, poésie littérature... Un journal d'étudiant en fait.

F : Comment ça s'est passé pour cet album ?

A : Pour Tortuga, Sébastien m'a proposé son scénario, et on a décidé de ne pas trop s'avancer. On a proposé à Ankama d'aller sur mon site, où j'ai développé quelques illustrations sur le thème de la piraterie. Là il ont accrochés, puis on a fait trois ou quatre planches et le contrat a été signé.

J'avais déjà participé à un projet, scénarisé par Thierry Lamy (scénario accepté par le studio 7eme choc, cf Luc besson). … J'ai bossé trois mois dessus, pour m'entendre dire au final « non, finalement c'est pas ce dessin là qu' on voyait dessus. Donc, on s'est méfié ce coup là.

F : Comment travailles-tu ?

A : Sébastien me fait passer son découpage : ambiance d'une scène, case par case, où il n'y a que les dialogues. Je fait un story board, on en discute, puis une fois qu'il est ok je fais un crayonné sur format A3, puis j'encre à la table lumineuse, strips par strip, (strip au format A4 format paysage), puis je remet ensuite ces strips sous forme A3 via l'ordi en les scannnant.

F : As tu d'autre sollicitations ?

A : Oui, d'autres contacts avec d'autres scénaristes. Mais j'ai encore 113 pages à faire pour le tome 2, donc.. on verra après.

Le bouquin sort le 23 Septembre et sera présenté en exclusivité à St Malo début Octobre.

F : C'est un beau festival. On a celui de Lyon aujourd'hui qui est pas mal non plus. Il y a eu un gros effort de fait cette année. Bizarre qu'ils l'aient placé le week-end de la fête de la musique... Tu vas faire tes premières dédicaces en Bretagne alors ?

A : Oui. ... L'éditeur devrait nous payer le voyage j'imagine. Je vais sûrement monter avec Guillaume (Griffon; autre auteur de Roanne publié, chez Akiléos.)

F : As-tu été associé à l'histoire ?

A : Non, rien du tout. Je donne mon point de vue sur les dialogue, comme Seb donne son point de vue sur les dessins, mais après.. Le tome 2 sera encore plus dynamique.

F : Sebastien a t-il déjà publié d'autres histoires ?

A : Oui, chez Ankama, « Ma vie de Zombie », « Avec les morts » « Paul Neutron, chez Teloma), ainsi qu'un autre truc chez Soleil aussi. Oui, il commence à faire sa place.

(A ce moment là, j'interpelle Antoine sur la musique qui passe en fond dans le lecteur CD, et qui me dit quelque chose )

A : Ce sont les Les Dead weather.

F : A ok. Je me souviens la vidéo que tu m'as envoyé l'autre jour. Celle avec le combat de mitraillettes entre Allison Mohart et Jack White. ("Treat me like your mother") Hallucinant. Sacré jack White !

A : Ouaip. En musique, j'étais très Metal adolescent, et puis rock. Maintenant j'écoute de tout.

F : Oui, j'ai vu ça. Je me suis reconnu dans quelques un de tes goûts. Mais en même temps, la scène alternative à laquelle tu fais allusion dans tes échanges de vidéo (sur Facebook en l'occurence) n'est pas connue de tout le monde non plus.

A : J'écoute un peu de tout. Du jazz, des musiques de film...

F : Et en BD, tu achètes beaucoup ?

A : Ah oui, beaucoup. Je dois en avoir .. je sais pas.. 1500/2000 albums. J'achète 4 ou 5 BD par mois.

F : Allons voir. (on se dirige vers le petit bureau où des étagères sont remplies d'albums)

...Tout Thorgal... Alef Thau, en réédition, Jérémiah, Jérome K Bloche, Broussaille de Frank, Anita bomba, du Kraen, Swolfs, les Treize..d'accord, beaucoup de séries complètes donc.. Péllerin : l'épervier.. ah c'est bon ça...Golden city...Akira, Hellboy, 421, Long John silver...Beaucoup de bouquins d'illustration jeunesse aussi.

A : Ca c'est plus ma femme. Qui est aussi prof des écoles.


F : Pas de comics par contre ?

A : Non très peu.

F : Et pas trop de choses anciennes.. à part Thorgal...

A : Si, chez mes parents j'ai les Blueberry, Jerry spring...Buddy longway...Tony stark...

J'ai aussi des Tintin, mais... c'est vrai que souvent une BD je l'achète pour son dessin.. et si l'histoire est super, et bien.. tant mieux.

F : Bien, et ça t'as pris comment la Bande dessinée à l'époque ?

A : Je crois que c'était avec mon frère.. grâce aux BD Total … les BD souples offertes par les stations services. On avait eu un Blueberry et un Jerry Spring.

F : Comme quoi, ça marche ces opérations !...

A : Oui enfin, disons qu'on dessinait beaucoup et une fois qu'on a lu ça.. On aimait beaucoup créer et on était très western, à fond, que ça.. On a créé deux petites histoires.. et voilà.

F : J'écoutais tout à l'heure Riad Sattouf à la radio qui disait que la bande dessinée était un des rare métiers qui te permettait de glander un peu à côté, de jouer un peu aux jeux vidéos, de rester sur des hobbies « jeune" quoi.

A : Glander ?... Je crois que c'est un des boulots les plus... les gens ne se rendent pas compte.

On lit une BD en vingt minutes, mais il y a beaucoup de travail. Il y a au moins 5 ou étapes par planches quand tu y penses. Entre le découpage scénaristique, découpage graphique, le crayonné, l'encrage, la couleur...

F : Oui, enfin pour relativiser ses propos, c'est vrai que Sattouf à un style qui est assez différent du tien. On n'est pas dans un dessin réaliste qui demande autant de technique non plus..

A : Oui, tout comme un Trondheim mettra moins de temps j'imagine à faire une planche qu'un Lauffray (Matthieu Lauffray, dessinateur de Long John Silver ndrl.)

En tous cas c'est énorme comme travail. J'ai pas le temps de jouer aux jeux vidéo moi, à côté.

F : Sur quels horaires travailles-tu ?

A : Bein ...quand j'ai du temps. Je travaille à l'école deux jours par semaine, comme prof des écoles en maternelle. Donc à mi-temps. On va dire que j'ai une demi journée de préparation au minimum...

Après j'ai quoi.. le Lundi pour moi, pour dessiner, sinon je garde ma fille... et le mercredi, samedi et Dimanche : dessin dessin dessin.

Je garde aussi du temps pour ma famille mais là par exemple, ça fait quinze jours que je suis sur les retouches.. ça pas été marrant pour ma femme... Couché tous les jours à minuit/une heure... Mais il fallait que je finisse absolument dans les temps.

F : Quels conseils pourrais-tu à donner aux (très) jeunes apprentis dessinateurs ?

A : Dessiner dessiner dessiner.. et lire. Des livres d'anatomie par exemple.


F : Lesquels ?

A : Ceux de Burne Hoggart par exemple. Les basiques quoi. Parce que mis à part apprendre auprès d'autres dessinateurs, on apprend jamais autant qu'en pratiquant , en dessinant soit-même sans arrêt.

De toutes façons il faut se dire que ce n'est pas le premier projet qui va passer... J'en ai présenté combien : une dizaine avant celui-là.. qui ont tous été refusés...

F : Et Angoulême, tu es déjà monté ?

A : Non, jamais. Je ne suis pas trop festival d'ailleurs. J'ai toujours envoyé mes dossiers. C'est pas mon truc de rencontrer les éditeurs.

F : C'est vrai que souvent les jeunes qui débutent visent d'entrée l'édition d'un album en allant voir les grand éditeurs, sans prendre la peine d'envoyer des essais par voie postale, dans des revues...etc. C'est une erreur je pense.

A : Oui, enfin moi, j'ai un travail à côté. Mais j'ai toujours eu envie de faire quelques chose que j'aurais pris plaisir à lire moi-même. J'ai vraiment envie de faire de la BD; pas de l'illustration. Je me suis donné les moyens; et j'ai protégé mes arrières en me disant...si ça ne marche pas...

F : Effectivement. Je trouve que tu es vraiment sur une répartition intéressante. C'est sûrement la recette du succès, avant d'aller plus loin. L'éducation d'un côté, et ce travail artistique de l'autre, qui commence à porter ses fruits... c'est plutôt positif.

A : Oui enfin, là je ne me rend pas bien compte. Je travaille encore comme un amateur... avec mes crayons ma feuille de papier. Pour moi tant que la BD sera pas sortie, je suis pas édité.

F : C'est une attitude responsable et humble qui est honorable. En tous cas, après, ta création va te dépasser et « t'échapper ».

A : Oui. Mais je continuerai à présenter des dossiers durant la préparation du tome 2 quand même... pour tenter d'enchaîner ensuite...parce qu'il faut bien manger quand même, ce n'est pour ce que ça rapporte par planche.

F : Parce que tu es sensé toucher combien sur les ventes? 10 % ?

A : Tant que l'éditeur ne s'est pas remboursé l'avance sur droits, je ne touche rien.

> après : 6% (les 2000 premières ventes), 8 % les 4000, et ensuite 10 %

Mais ce n'est pas pour ça que je l'ai fait non plus. Tout ce que je voulais, c'était avoir mon premier album. C'est tout.

Tiens au fait, j'ai un copain qui a fait une bande annonce pour Tortuga.

F : Ah oui ?, fait voir ça.

...On regarde le film sur son ordinateur, ...et là, un vrai bande annonce en dessin animé défile devant mes yeux ébahis.

Extrait du Texte off :

« 1664, sur l'île de la tortue, minuscule île perdue au milieu des caraïbes, la flibuste s'est tue deux ans plus tôt, à la mort du légendaire capitaine français, le légendaire l'Ankou. Depuis, le terrible gouverneur espagnol Don Juan Valverde règne d'une main de fer sur cette ïle qui abrite de nombreux exilés français et servit autrefois de repère à tout ce que la flibuste compte de pirates. Délaissé, délabré, sans voile et sans équipage, un navire n'attend que la volonté des pirates dont le coeur vibre encore pour le large et le combat. Pour cela il leur faut un nouveau guide et maître, quelque chose de plus que le souvenir de leur capitaine..

Une aventure où l'intrigue politique, les légendes et la magie se sont donnée rendez-vous... sur l'île de Tortuga. »

Moi , suite au générique : Voix de Jaques Chambon ?

A : Oui, la voix de Merlin dans Kameloot.

F : Qui a payé ça ?... c'est en ligne ??

A : Non, pas encore. J'avais demandé une bande annonce à un copain du métier (Raphael Penasa, qui a une boite sur Lyon), et en fait il y a passé un mois dessus, je crois avec Hérik Meyer (...) Pour rien.

F: Balèze. Belle carte de visite. Classieux.

A : Ca sera visible sûrement sur la Bedetheque de BDgest(©) et sur son site lors de la sortie : http://www.raphaelpenasa.com

F : Bonne chance Antoine. Et merci de ton accueil. On a hâte de lire ce premier tome prometteur en tous cas.

Album Tortuga. Tome 1 à paraître le 23 Septembre chez Ankama.

> Voir le blog d'Antoine sur Ankama

> Interview réalisée le 28 Juin 2010 à Roanne (F. Guigue/A. Brivet) Une version abrégée a paru dans la revue La Muse n°14.

Planches 6, 7, 8, 9 et tous les autres documents : publiés avec l'aimable autorisation de l'auteur. (© Antoine Brivet/Anakama)

Ps : "Ce portait m'aMuse" #3 a été consacré à Patrick Biesse et a paru dans la Muse # 11. Lisible en ligne (PDF sur leur site)


dimanche 30 mai 2010

la Filoche, live Riorges 28 mai 2010

Alexis Faucomprez, facteur de scie musicale riorgeois fabrique et accorde ses instruments pour de nombreux artistes, internationaux. Il organise depuis trois ans un stage pour ce drôle d'instrument au château de Beaulieu, à Riorges (voir Sciemusicale.fr) et s'est investit ce mois-ci dans la création d'une nouvelle association.
"Oscillation" c'est son nom, a pour but de mettre justement en valeur les instruments différents, peu connus... à l'aide de stages, de concerts, publications...etc.
C'est dans ce contexte créatif et pédagogique que s'est tenu le concert du groupe "La Filoche" samedi soir, à la maison de quartier du Pontet.*

Pas la meilleure date, quand on sait qu'un festival rock populaire se déroulait le même week-end pas loin, et pas le meilleur endroit, puisque celui-ci n'est pas spécialement connu pour ses concerts...
Tant pis. Les quelques personnes venues pour découvrir ce groupe lyonnais n'ont pas regretté leur déplacement.

La Filoche, c'est avant tout Philippe Brosset, guitariste, entouré de très bons copains instrumentistes.
> Le style ? : plutôt classique et chanson si l'on se réfère au Cd disponible "le levant" (allusion à un hôtel très particulier dans lequel notre compositeur a un jour joué), mais bien plus que cela en live.

La Filoche, c'est un jeu et un répertoire à la palette musicale très large. Philippe, papi depuis peu a de l'expérience, "de la bouteille" comme on dit, et cela se sent dans ses compositions : classique, bossa, trad, country, le tout avec des colorations jazzy voire rock grâce à une belle dexteriété et un jeu souvent nerveux.

L'accordéon, (Renaud Maitre), la contrebasse (Laurent Fellot), la batterie (Sebastien Touzeau, aux ballets), tous très bien joués, et la trompette habituellement tenue par Cedric Gautier a été remplacée au pied levé ce soir là par le saxophone soprano de Christophe Chamczyk
, finissant de donner exceptionnellement une couleur encore plus jazzy au répertoire. Ces musiciens sont accompagnés par de nombreux autres petits instruments étonnants, dont la scie musicale, joués par Alexis lui-même.

Au final, c'est une formation très soudée, homogène et complémentaire qui a déployé son flow de très bonnes vibrations à Riorges, permettant au public présent la découverte d'une formation que l'on aura grand plaisir à revoir sur le roannais.

Photos : F. guigue (certains droits réservés)
(*) La soirée s'est terminée avec quelques prestations improvisées de scies musicales, par certains des stagiaires présents et leur professeur.

La Filoche contact sur Myspace et tel : 06 12 34 49 31
Un CD "Le levant" disponible, mais celui-ci ne rend pas vraiment justice à mon goût aux vraies présence et énergie scéniques du groupe.

Un extrait live pour s'en rendre compte (comportant un petit emprunt au "I'm a man " de Chicago ndlr):





mardi 13 avril 2010

L'envol du Griffon (Ces portraits m'aMuse n°2)

Rappel : Pour tout ceux qui ont loupé les 2 portraits de dessinateurs déjà publiés sur cette revue locale bien connue, je me disais que ca aurait pu être sympa de les retrouver ici après parution de la forme papier, avec à l'occasion, quelques compléments typiques du web. (Liens, ...etc.)
> Ceux-ci remplaceront les CV d'Hectorvadair, précédemment postés ici, qui iront eux se (re) faire voir sur leur propre blog, car on est censé parler local ici, non mais !

On commencera par celui consacré à Guillaume Griffon, du numéro 10. Et le n° 1 consacré à Franck Perrot suivra, rétrospectivement.
> Vous avez compris ? Non, bon et bien tant pis.
... Merci à toute l'équipe de la Muse !


L'envol du Griffon (Muse 10)

"Mais bon sang, qu'est-ce qui se passe à carson City ? c'est l'apocalypse ou quoi ?"
(Hector in : "www.culturo poing.com", 2010)

Griffon ! un nom sur lequel pas mal de lecteurs comptent dorénavant et depuis environ cinq ans. Le dernier album de ce roannais a paru pour Angoulème fin janvier, et déjà , en Mars, 4500 exemplaires avaient trouvé preneur.
Dire qu'il y a encore des gens qui croient que la BD c'est juste de la couleur !
Et pourtant.. comment imaginer ce style si particulier autrement qu'avec ces aplats
sombres et ces superbes contrastes ?

Guillaume est né en 1975. Pas super intéressé par le milieu scolaire, il rempli très tôt plutôt de dessins ses cahiers de cours.
Emil Cohl (Lyon) étant semble t-il l'une des destinations très prisées de nos dessinateurs locaux, il y rentre avec motivation et en sort en 1999 avec son diplôme d'illustration - peinture en poche.
Dans le cadre d'un partenariat entre l'établissement et Disneyland (Orlando, Usa), il part un an et demi aux Etats-unis, où il parfait la technique de la caricature (...) mais ce n'est pas Disney qui lui donne le goût du "Z"

> Le noir, le fantastique, cela vient de "(mal)saines" lectures : revues Ere comprimée, Fantastik, où Guillaume découvre entre autre le génial Richard Corben, mais aussi "Tales from the crypt" et ce genre de récits noir tirés du style EC comics.
L'influence de son grand père peintre est aussi forte , lui qui l'aidait étant petit à peindre par exemple les figurines en plomb de la série "L'appel du Chtulhu" (Grenadier, 1985) ... Tout un programme !

C'est cependant ce genre de références (Lovecraft, Poe, Corben), et les univers oniriques et décalés qui en découlent qui forgent le style du jeune Griffon.
Lorsqu'à la même époque, ses parents lui autorisent le tout nouveau film "Creepshow" (sketchs de Stephen King), c'est aussi naturellement qu'il se voit offrir la bande dessinée correspondante, mise en images rien moins que par le maître du macabre : Bernie Wrightson ! (Albin Michel, 1985)
Ajoutez à cela un goût immodéré pour les peintures fantastiques (Frazetta et consort...) et les films fantastiques de genre typés 70's ou 80's, et les dés sont jetés.

De retour des Etats-unis, Guillaume doit cependant trouver un job. Et bien que son aptitude au dessin de plus en plus visible lui offre quelques opportunités (fresque du Baker street à Roanne, par exemple), il repart pour un an à Emil Cohl afin de bosser l'infographie.
Puis ce sera deux ans de travail dans l'entreprise familiale, avant de monter à Angoulème en 2005 avec l'équipe d'Onabok (Roanne) dont il s'est rapproché quelques mois plus tôt, et où le contact heureux avec une maison d'édition se fait enfin.

Nous sommes à l'aube de 2006, et Nathalie, artiste peintre et infographiste rencontrée lors de leurs études à Roanne lui donne un fils. Il est alors temps de penser aux choses « sérieuses » : la série B (pour « Billy Wild») peut commencer !

De la veine ?, pas si sûr. Le style de Griffon nous offre un bol de culture US dans une BD française qui se cherche à nouveau en ce début de deuxième millénaire, et on peut parier que Guillaume a retrouvé une recette qui a déjà fait mouche, ailleurs et en d'autres temps.
So, well done mister Black !

> Dernière Bd publiée : "Apocalypse à Carson city" Akiléos, Janvier 2010

Le site officiel de Guillaume.



© Portrait photo et texte : F. Guigue
Autre images :
• Extrait d'une planche d'une nouvelle adaptée de Lovecraft : Le Griffon (Horacio Lalia, in « Le Grimoire maudit », Albin Michel 1998)
• Figurine en plomb de la série « L'appel du Chtulhu » (Grenadier 1985)